L’édition littéraire congolaise. Ombres et lumières

L’édition littéraire congolaise. Ombres et lumières

La littérature congolaise est en pleine évolution. La littérature orale cède sa place celle écrite. Petit à petit les jeunes s´intéressent à la lecture et à l´écriture. Les maisons d´éditions se foisonnent dans tous les coins du pays, gérées principalement par des jeunes, avec des idées nouvelles et  innovantes. Il y a de quoi espérer.

Malgré leur détermination et leur envie de mieux faire les choses, ces jeunes et petites maisons d´éditions semblent ne pas être au même niveau de de celles d´autres pays africains. Elles sont confrontées à plusieurs problémes actuellement qui empêchent leur développement d´abord en tant qu´entreprise et ensuite en tant que producteur d´œuvres littéraires. Parmi les problématiques,  nous pouvons citer :

1. Accès limité au financement : Les éditeurs congolais ont du mal à obtenir des financements suffisants pour couvrir les coûts liés à la publication et à la distribution de livres. Les institutions financières sont réticents à prêter de l´argent à ces petites maisons d´éditions en raison d´un risque élevé de remboursement et d’un manque de garantie.

2. Infrastructures inadéquates : Le manque d’infrastructures efficaces, comme des lieux de travail propice, des imprimeries modernes et des réseaux de distribution fiables complique le processus de publication et de diffusion des livres.

3. Demande locale limitée: Bien qu’il y ait un intérêt croissant pour les publications locales, particulièrement celles dans les langues locales, la demande reste limitée par le pouvoir d’achat des consommateurs. Le marché du livre est limité, ce qui rend difficile la rentabilité pour les maisons d’édition.

4. Concurrence internationale : Les maisons d’édition congolaises font face à une concurrence féroce de la part des éditeurs internationaux plus établis, ce qui rend difficile leur capacité à promouvoir leurs propres auteurs et leurs œuvres.

5. Manque de soutien institutionnel: Il n´existe pas de politiques de soutien spécifiquement ciblées sur l’industrie de l’édition au Congo.

L´abîme est profond. Être éditeur au Congo n´est pas fait pour tout le monde. Ça demande beaucoup de passion, de courage et surtout d´innovation pour faire face à toutes ces menaces prêtes à faire chavirer la barque. Le décor est déjà planté pour ne pas réussir à s´en sortir.

Qu´à cela ne tienne, des pistes de solutions sont à envisager. Parmi lesquels nous pouvons citer:

1. Diversification des sources de financement : Les maisons d’édition congolaises peuvent chercher des financements alternatifs tels que des subventions, des partenariats avec des organisations locales et  internationales pour soutenir leurs activités. Cela implique également la création d´une coopérative d´éditeurs capable de financer les activités de ses membres.

2. Investir dans les infrastructures : Améliorer les infrastructures de publication et de distribution en investissant dans des technologies modernes, des partenariats avec des imprimeries de qualité et des réseaux de distribution efficaces peut aider à renforcer la chaîne d’approvisionnement des livres.

3. Développer des marchés locaux : En se concentrant sur le développement du marché local, les éditeurs congolais peuvent identifier des niches spécifiques, adapter leur offre et mieux répondre aux besoins des lecteurs. Collaborer avec des écoles, des églises, des universités,… pour mieux les servir selon leurs besoins spécifiques.

4. Promouvoir la littérature : Mettre en avant les auteurs et leurs œuvres à l’échelle africain et internationale, participer à des salons du livre et des foires littéraires internationales, et établir des partenariats avec des maisons d’édition étrangères peuvent contribuer à accroître la visibilité de la littérature congolaise.
Cela implique également la création et/ou l´organisation des activités littéraires au pays (salon, foire, festival, prix, revue littéraires,…) auxquelles les acteurs du livre internationaux devrons prendre part.

Ces pistes de solutions ne sont qu´indicatifs et doivent être mis en place par des acteurs du livre eux-mêmes, épris de conscience du désert que traverse le secteur et déterminé à apporter un souffle nouveau et un rayonnement brillant à la littérature congolaise qui nous passionne.

Destin Weragi,
Éditeur Andibooks

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