L’évangile de l’ignorance
“Mon peuple périt par manque de connaissance” (Osé 4:6).
Jusqu’à quand le congolais continuera à marcher sur ses propres héros ? à ignorer sa propre histoire ? Triste est de remarquer que beaucoup de nos compatriotes ignorent quel type de peuple sommes-nous, quelles sont nos origines, et qui sont nos pères fondateurs.
C’est un sentiment de regret qui m’a envahi quand, en suivant la prédication du Pasteur Marcello Tunasi, je lui ai entendu qualifier les français de philosophes et les américains de va-t-en-guerre, allant jusqu’à louer Sartre et Descartes, oubliant que la plupart de ces philosophes étaient athées.
Mais ce qui dépasse l’entendement, c’est lorsque le Pasteur parle des pères fondateurs du Congo. Je n’en reviens pas quand il cite Papa Wemba et King Kester. Est-ce vraiment eux nos pères fondateurs ? Si on peut parler de la fondation de notre nation, celle-ci n’a-t-elle pas exister bien avant ces artistes ? Pourquoi l’homme de Dieu n’a pas cité Kimpa Vita, Kimbangu, Panda Farnana, Lumumba, Bomboko, Gizenga, Tshombe, … Ne les a-t-il pas cité par ignorance ou par volonté?
L’homme de Dieu peut-il nous montrer une seule vidéo dans laquelle King Kester est entrain d’insulter tout le monde ?
En parlant de l’esprit de la sape, cela remonte-t-il vraiment de l’époque de Papa Wemba ? Je pense que pour soigner la malaria, le médecin s’attaque au microbe et non à la fièvre. Et pour mieux chasser l’esprit de la sape, si vraiment ça vaut la peine, remontons à ses origines. Selon le livre “Au coeur de la sape: moeurs et aventures des Congolais à Paris” de Justin Gandoulo cité par le blog intitulé ‘Tout savoir sur la sape et la sapologie.’ “La SAPE trouve ses origines dans la contestation que l’on date à la fin du XIXe siècle au Congo, lorsque les esclaves décident de s’habiller de façon luxueuse comme les colons.”
Vu ses origines tel que décrit sur ce blog, ne devrions-nous pas dire que Papa Wemba, comme tout congolais contemporain, n’a été que victime de cet esprit, et que s’il faudrait le chasser, on devait commencer à partir de là où ça a pris ses débuts ?Aujourd’hui, qui que l’on soit, nous voulons tous, bien nous habiller. D’ailleurs un pasteur mal habillé, dit-on, n’est pas inspiré par l’Esprit Saint.
La sape, au delà d’être une philosophie, elle est aussi un art, un art de bien s’habiller et surtout une tradition pour laquelle nous devons être fière.
Nous avons des pères fondateurs bien philosophes que les français, plus va-t-en-guerre que les américains, qui portent des valeurs morales, intellectuelles et spirituelles élevées que nous sommes appelés à transmettre à nos enfants, ceux d’aujourd’hui et du futur.