Le traumatisme, l’écriture et la résilience
« Les doux tissent des malheurs afin que les générations futures ne manquent pas des sujets pour leurs chants » Anonyme
La vie de la population dans le monde et principalement des jeunes est souvent faites de bruits et de fureur : violences, guerres, tortures, chômages, catastrophes naturelles, misère,…
Aujourd’hui certains peuples vivent comme des étrangers sur leur propre sol. Ils ne jouissent d’aucun droit fondamental. La faim, les coups, le froid et le chaud, la mort imminente, la douleur infrangible,… disloquent l’image de leur vie et sapent le sentiment de leur existence.
Les bouleversements liés aux catastrophes naturels, tels que l’éruption volcanique, les éboulements de terres,… contraints le déporté à des transgressions imposées. L’amour propre de la personne est Sali par la souillure que lui impose la terreur des événements. Ces aléas semblent permanents et loin de disparaitre dans un futur proche. Les guerres deviennent maintenant normales et aucune stratégie mise en place ne rassure une venue de la paix dans les jours qui viennent. Les gens vivent dans un stress permanent car la guerre est toujours près de ses portes.
Mais comment surmonter ceci ? Devrions-nous résister ? Nous résigner ? Ou développer une sorte de résilience pour enfin vivre mieux ?
Résistance, résignation et résilience
Bien que la résistance ait une définition proche de celle de la résilience, elle reste différente de cette dernière tout de même. La résistance désigne, pour une chose matérielle, le fait de s’opposer à l’action d’un agent extérieur et la capacité de conserver son intégrité sous l’effet des causes de destruction. Appliqué à une personne, le mot désigne celui qui s’oppose à quelque chose et aussi qui supporte sans dommage des conditions rigoureuses.
Quand à la résignation, il est contraire de la résistance. C’est l’abandon, le fait de se démettre, se soumettre ou d’accepter ce qui nous arrive sans pour autant s’y opposer.
La résilience quant à elle, est cette capacité d’affronter les événements difficiles qui se présentent sans s’effondrer. Et ceci passe souvent par plusieurs méthodes notamment le défoulement qui peut aussi passer par plusieurs moyens dont l’écriture.
Résilience et écriture
Pour une construction socialement acceptable, certains recourent à l’écriture. Mais l’écriture peut-elle être un moyen efficace de reconstruction ?
Plusieurs théories mettent en lumière l’importance de l’écriture dans la reconstruction de l’individu lorsqu’il est affecté par une expérience traumatique. Selon Freud : « L’écriture permet également d’exprimer de façon tolérable l’amour et la haine que suscite le patient, de leur donner une forme présentable en les nouant l’une à l’autre. »
Ecrire est une manière à la fois d’attaquer le crime subit, de le décrire, de le contrôler, voire même d’en finir imaginairement avec lui, et aussi une façon de le réparer, de se consoler, de se cajoler, de se pardonner et surtout de guérir et de trouver une paix intérieure définitive. Ecrire accélère le processus de guérison du trauma en renforçant notre résilience.
Ainsi, des écrits autobiographiques, des récits, des témoignages des vies meurtries, qui, en passant par l’écriture, vont « réparer » la blessure, le trauma, fixé à une trace, qui donnera sens à l’impensable l’expérience.
Dans le processus d’écriture, certains auteurs préfèrent utiliser l’oxymore, cette figure de style désignant une alliance des contraires. C’est de la pure résilience. Il décrit le caractère d’une personne souffrante et blessée mais résistante, heureuse d’espérer quand-même. Les usages suivant l’illustrent parfaitement : « L’aurore noire de la mort », « cadavres vivants », « la vivance mortelle », « l’obscur clarté ».
L’écriture est cet espace privé qui nous permet de nous retrouver et de partager notre vécu avec notre entourage. L’écriture est ce moyen qui nous permet de dépasser douleur et amertume. Ecrire permet de transmettre des énergies positives et de supporter la vie.
Heureuse vie à vous!